“Tibernint d ssellum” ou “La toupie et l’échelle” Le nouveau recueil de Ahcène Mariche

  • “Tibernint d ssellum” ou “La toupie et l’échelle”
    Le nouveau recueil de Ahcène Mariche

Ahcène Mariche  «je garde jalousement plus de 400 autres poèmes pour mes futures publications». Après avoir édité trois recueils de poésie en kabyle traduits en français et deux recueils de poésie en version anglaise le voici aujourd’hui avec deux nouvelles publications.

Et vu la rupture du stock de ses trois premiers recueils en occurrence Id Yukin, Taazzult-Iw et Tiderray et la demande persistante des ses lecteurs et fans, Ahcène Mariche a décidé de les rééditer dans un même recueil qui contient 90 poèmes au grand bonheur des lecteurs qui  ont déjà découvert sa poésie ou ceux et celles qui vont la découvrir. Ahcène Mariche nous accorde encore une fois une odyssée poétique à vivre sur 168 pages de ce recueil.Or, ces poèmes sont cette fois-ci en version kabyle (tamazight) uniquement, vu que la demande s’est faite dans cette langue qui ne cesse d’attirer plein de lecteurs au moment où certains se plaignent du manque de lectorat.

Notre poète  nous montre qu’il y a vraiment un lectorat en tamazight et c’est ce qui l’a encouragé à encore éditer un nouveau recueil en kabyle avec un titre déjà intriguant et qui renvoie à plein d’interrogations «Tibernint d ssellum» la toupie et l’échelle où il a eu à nous présenter encore ses visions pointues, analyses et autres approches.

Dans son nouveau bouquet de fleurs qu’il nous propose, il sait bien que les roses ont des épines et accepte bien qu’elles nous piquent  pour mieux apprécier la valeur de cette beauté et de cet amour. La première des questions qui se pose : Quel est le lien ou le rapport entre la toupie et l’échelle ? La deuxième : comment percer le secret que détient l’auteur ? Ce recueil de 44 poèmes nous emmène sur pas mal de sentiers et de dimensions où la poésie. S’entremêle avec le conte, l’amour, la nature, le bonheur, les vicissitudes de la vie… Que de beaux sujets encore que son inspiration lui a dicté : les stalactites, le virage de sa vie, celle qu’il aime, ses expériences, la poésie… sont les premiers sujets qu’il a abordés, puis il s’attaque à d‘autres sujets sur un autre angle comme la cage et la cordelette, le feu et l’amour, le cerveau et le cœur, l’être devenu un ballon, la nuit et le jour, …Comme il nous convie à découvrir le film de sa vie, le miroir de son cœur, le rayonnement du bonheur, la particule qu’on valorise... Ayant l’habitude de faire parler les objets cette fois-ci, il arrache les mots à la porte après maintes questions qui lui ont été posées. Les phénomènes de société aussi ont eu leur place dans ses écrits.

Il nous parle du célibat forcé que vivent les jeunes et des problèmes qu’ils rencontrent quotidiennement, il demande à un célibataire endurci les raisons du retard de son mariage…. Il s’interroge sur l’avènement de la nouvelle technologie et son apport à l’information. Avec son âme très sensible et une oreille très fine, il arrive même à écouter les manques ou les besoins.

Le vent qu’il entend, il sait bien l’écouter et interpréter son sifflement et la musique qui l’accompagne en l’imaginant avec sa flûte, cet air n’est guère pour une distraction mais des leçons qu’il nous dispense à qui veut bien les écouter et en tirer profits. D’autre part, L’invasion culturelle a bien trouvé sa place à travers le poème tawaghit n weqbayli «le comble d’un Kabyle». Aujourd’hui, nos jeunes apprennent avec plaisir toutes les langues et délaissent leur langue maternelle.

Et entre la réalité et l’imagination avec plein de symboliques, Ahcène Mariche est arrivé même, à imaginer une course entre le mensonge et la vérité où cette dernière a donné de l’avance au mensonge mais à la ligne d’arrivée la vérité est bel et bien arrivée la première et s’est mise à se moquer de son concurrent au point même de l’humilier.

Rien ne lui échappe dans ses écrits, même le mot qu’il a entre ses dents il a pu le rattraper sur les pages qu’il noircit et s’en occupe bien pour lui trouver la place qui lui sied bien dans ses poèmes. Ainsi, quand les choses de la vie pèsent trop sur lui, il veux sortir de sa peau, imagine l’inimaginable et pense à s’infliger une torture telle pour pouvoir revenir à la réalité et mieux la supporter.

Il prépare son lit avec de l’ortie pour apaiser ses souffrances et calmer ses nerfs, son oreiller n’est que le Genêt. Il se fait entourer de soupirs, de cris, de ronflements… tout ça pour se maintenir en éveil. A toute épreuve il laisse place, il a fait boire sa bouche de tout ce qui est amer et de tout ce qui est puant afin qu’elle ne puisse rien articuler.

On note aussi que cette fois-ci, notre poète a voulu partager certains autres détails avec ses lecteurs puisqu’il donne même à la fin de presque tous les poèmes, l’heure, le lieu et la date quand il les a écrit.  Honnêteté intellectuelle oblige, il cite aussi les personnes qui l’ont inspiré ou qui lui ont donné l’idée d’écrire.

Voici donc le menu auquel Ahcène nous convie, à chacun son goût et à chacun son appréciation. Nous vous laissons prendre le plaisir de savourer et vivre cette expérience. Ahcène Mariche ne nous laisse pas sur notre faim et comme dessert, il nous parle déjà de la prochaine édition en France chez les éditions SEFRABER de son recueil «confidences et mémoires». Il compte éditer ce même recueil en langue arabe dont la traduction est achevée par Abdelkader Abdi professeur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Avec Ahcène Mariche on ne chôme jamais,  il y a toujours quelque chose qui se prépare pour plein d’aventures littéraires et artistiques.

 

Kahina Idjis

la dépêche de  kabylie le 06 août 2009


20/09/2009
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